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Une part importante des activités de recherche théorique en physique de la matière condensée est consacrée à la description d'états quantiques de la matière provenant de systèmes fortement corrélés caractérisés par des anisotropies spatiales extrêmes. Au cours des dernières décennies, le franc succès des chimistes dans la synthèse de conducteurs et supraconducteurs moléculaires organiques a constitué une véritable via regia vers l'obtention des matériaux réels très proches de systèmes parfaitement bidimensionnels, voire même unidimensionnels. Ces systèmes montrent une variété impressionnante de phases issues du comportement collectif de particules de matière tels que les électrons. L'influence des interactions entre électrons sur les propriétés de ces systèmes diffère profondément de qui est couramment observé dans les métaux ordinaires plus isotropes. Ces effets ont conduit à l'élaboration de nouveaux concepts et méthodologies sur le plan théorique, contribuant à une compréhension plus unifiée de la phénoménologie observée. Notre champ d'études théoriques couvre le vaste domaine des liquides quantiques caractérisant la physique des systèmes à N-corps unidimensionnels comme le liquide de Luttinger, les liquides de spin et l'isolant de Mott, ainsi que leurs transformations complexes vers une variété d'états ordonnés de la physique tridimensionnelle. On porte un intérêt particulier sur l'origine et la nature de certaines phases exotiques telle la supraconductivité et le lien étroit qu'elle entretient avec le magnétisme et de façon plus générale avec les phases modulées électroniques ou structurales. Une part importante de notre activité est également consacrée au développement et au raffinement de méthodes de la physique statistique quantique tel le groupe de renormalisation. On cherche ainsi à décrire de manière contrôlée et même de prédire l'existence de nouveaux états quantiques dans ces systèmes à dimensionnalité réduite.